Le coton est cultivé bien avant notre ère. On dit même qu’on a vu des prêtres égyptiens porter des habits de coton. Jusque là, la culture du coton se faisait plutôt en Asie, surtout en Inde, qui vend depuis des siècles déjà, du coton coloré.
Faisons maintenant un bon de géant jusqu’au XVII et XVIIIe siècles, jusqu’aux États-Unis et aux Antilles.
Très tôt, le coton a compté parmi les premières cultures de la Guadeloupe. Le tabac disparait des cultures, remplacé par l'indigo et le coton, et quelques années plus tard, le coton s’efface devant la culture reine des Antilles : celle de la canne à sucre (comme quoi, les spiritueux ne sont jamais très loin !).
Bref, tout s’accélère en un siècle et demi, passant d’un produit traditionnel à une véritable révolution industrielle et coutumière.De l’Asie et l’Egypte, la culture de coton va voyager jusqu’aux Antilles, puis en Amérique. Elle passera par le Brésil, pour de nouveau revenir en Egypte et enfin en Inde : la boucle est bouclée. Cette course à la production va malheureusement provoquer le plus grand trafic d’esclaves de toute l’histoire de l’Homme ! Des centaines d’années plus tard, c’est l’écologique qui sera impactée. Le coton américain (différent du coton asiatique et indien) appauvri les sols et demande une quantité d’eau vertigineuse. Ajoutez à cela un peu de pudding à l’arsenic et hop, toute la Louisiane est polluée.
En 2003-2004, Monsanto commercialise une nouvelle variété de coton génétiquement modifiée. L’entreprise européenne Syngenta créer une protéino-végétale-insecticide-secréteuse-exotoxine-tueuse-de-larves. Ça en jette : la commercialisation de cette oeuvre d’art débute en 2004-2005. Bayer rajoutera une couche de peinture, et hop, c’est le début d’une nouvelle aire pour le coton. Ces pauvres prêtres Égyptiens doivent se retourner dans leurs sarcophages !
Malgré tous les efforts de l’Homme pour salir la pureté du coton, une petite poignée d'irréductibles révolutionnaires a enclenché son programme de nettoyage. Max Haavelard (très controversé dans le milieu du monde équitable), des sociétés de mode telle que 1083, Modetic, APC … développent des circuits de productions socialement et environnementalement propres. La façon de consommer, jusque là démesurée, tend depuis quelques années à évoluer vers une consommation responsable. Des repères sont mis en place avec des labels tels que : GOTS qui certifie l’origine biologique des tissus et le respect de critères sociaux au cours de leur fabrication, ou encore Oeko-Tex qui garantit des textiles sans substances néfastes pour l’Homme ou l’environnement.
Même si les matières synthétiques envahissent peu à peu les étales, le coton reste la première fibre textile consommée au monde. À nous maintenant de redonner toute la beauté, la pureté et la douceur à cette matière qu’est le coton.